Le gouren est un sport qui se pratique uniquement debout. Le but est de marquer un Lamm, c’est-à-dire de faire chuter son adversaire sur le dos (avec touché des 2 omoplates).
Caractéristiques
Les lutteurs accrochent leurs mains dans la roched (chemise), au dessus de la ceinture (celle-ci comprise). Avec leurs pieds ils peuvent faire des fauchages, barrages, balayages, ou des kliked (enroulés de jambe). Les attaques de jambes doivent rester en-dessous de la ceinture.
Lors des projections, l’attaquant est obligé d’accompagner la chute de son adversaire, afin d’assurer sa sécurité et par la même occasion le résultat. Toute violence est proscrite, tant verbale (intimidation, insulte) que physique (coups, étranglements, clés, ...). Le refus de combat est sanctionné ; un lutteur doit en permanence attaquer, contre-attaquer ou se laisser attaquer.
Le serment
Il est prêté par tous les lutteurs avant chaque rencontre, en présence des arbitres.
Les lutteurs sont disposés en deux colonnes qui se font face. Ils ont le bras droit fléchi à hauteur de l’épaule pendant que le serment est prononcé, d’abord en breton puis en français.
A la fin de celui-ci, ils font l’accolade au lutteur situé en face d’eux.
Le Serment en breton
M’hen tou da c’houren gant lealded Hep trubarderez na taol fall ebet Evit ma enor ha hini ma bro E testeni eus ma gwiriegez Hag evit heul kiz vad ma zud koz Kinnig a ran d’am c’henvreur ma dorn ha ma jod.
Sa traduction en français
Je jure de lutter en toute loyauté Sans traîtrise et sans brutalité Pour mon honneur et celui de mon pays En témoignage de ma sincérité Et pour suivre la coutume de mes ancêtres Je tends à mon émule ma main et ma joue
Les résultats (par ordre dégressif)
Lamm : c’est le résultat parfait en gouren, l’équivalent du ippon en judo ou du KO en boxe. Il donne la victoire immédiate du combat. C’est la chute sur le dos comportant le touché simultané des 2 épaules (omoplates) au sol, avant toute autre partie du corps ou du corps de l’adversaire. Kostin : c’est un résultat proche du lamm, par exemple une chute sur le dos comportant le touché au sol d’une seule épaule. Kein : c’est un résultat proche du kostin, par exemple une chute sur le bas du dos, ou sur le dos plus les fesses. Netra : c’est une chute sans résultat.
Les fautes
Toute violence est sanctionnée : il est interdit de frapper son adversaire, de forcer sur une articulation, d’étrangler. Une prise mal contrôlée peut être sanctionnée si elle a mis l’adversaire en danger. Toute violence verbale envers l’adversaire ou un des arbitres est sévèrement sanctionnée.
Le refus de combat est également proscrit : il est interdit de tenir l’adversaire à distance en tendant les bras ou en le bloquant avec sa tête, en repoussant ses cuisses avec les bras, ou en restant dans une position de défense pendant une durée exagérée. Lors d’une projection, le lutteur qui projette d’abord son bras au sol pour éviter le résultat est considéré comme étant en refus de combat.
Diwall : C’est un avertissement donné pour une faute, avant de sanctionner le lutteur par un Fazi. Il n’a aucune incidence dans l’issue du combat. Fazi : c’est le résultat d’une faute commise par le lutteur. 3 fazi entraînent un divrud Poent : il est obtenu lorsque l’adversaire a accumulé 2 fazi. Il est équivalent à un Kostin, sauf en cas d’égalité parfaite entre les deux lutteurs où il lui est supérieur. Fazi Bras : c’est une disqualification pour le combat, donné pour l’accumulation de 3 fazi. Divrud : c’est une disqualification pour la compétition, donnée pour une faute grave (injure, comportement irrespectueux)
Déroulement d’un combat
A l’annonce de leurs noms, les deux lutteurs se présentent sur l’aire de combat (pallenn en saison d’hiver, lice de sciure l’été). Ils sont alors pris en charge par le corps d’arbitrage, qui vérifie leur identité, leur tenue, et leur donne une chevillière rouge ou verte pour les différencier. L’arbitre central dit alors « prestoc’h », pour que les lutteurs se rejoignent au centre de l’aire de combat et fassent l’accolade. Le combat débute sur l’ordre « Krogit », par une poignée de mains entre les lutteurs. Après chaque chute les lutteurs se resserrent la main, pour montrer leur respect du serment. Lorsqu’ils sont arrivés trop près du bord, les arbitres donnent l’ordre « E Kreizh », pour qu’ils arrêtent leur prise et reviennent au centre de l’aire de combat. A tout moment un des arbitres peut arrêter le combat en prononçant « Ehan ». Le combat est fini lorsque l’arbitre annonce « Dibenn ».
A la fin du temps réglementaire, si les lutteurs sont à égalité de Kostin et de Poent, il y a « Astenn » (prolongation ). A la fin de l’astenn, on prend en compte les Fazi et les Kein.
Si les deux lutteurs sont toujours à égalité il y a « Diviz » (Décision des arbitres ). Chaque arbitre désigne alors à bulletin secret le vainqueur.
S’il n’y a pas 2 arbitres au moins ayant le même avis, il y a « Kouezh » : le premier lutteur qui fait tomber son adversaire grâce à une prise pouvant entraîner un point gagne le combat.
Le combat se finit par l’annonce du vainqueur et l’accolade entre les deux adversaires.
Durée d’un combat
La durée d’un combat dépend de la catégorie d’âge, et du type de compétition. Les benjamins ont des combats de 3’, les minimes de 4’, les cadets de 5’. Les juniors et seniors ont des combats de 5’ lors des challenges, et de respectivement 6’ et 7’ lors des championnats départementaux et fédéraux. Les féminines benjamines et minimes luttent 3 minutes, les cadettes, juniors et seniors 4 minutes. La prolongation est dans tous les cas de la moitié du temps de combat.