Challenge Bretons-Corniques - Wadebridge 27 juillet 2008
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Après la reprise des échanges avec les Cornouailles britanniques en 2003, les Costarmoricains se sont comme tous les deux ans déplacés à Wadebridge pour défendre le trophée qu'ils ont gagné à quatre reprises en cinq éditions du tournoi.
C'est à Polstags, lieu-dit situé à quelques miles de Wadebridge, que nous étions installés dans une farmhouse pour le week-end. Une partie de la délégation cornique, réunie autour de son Président Peter French, nous a accueilli vendredi soir autour des célèbres « pastish », mets locaux, préparés par les soins de Colin Meneer ancien lutteur et notre guide « Bob » durant le séjour.
Le challenge s'est tenu dimanche 27 juillet sous un beau soleil et une température clémente. Cette année encore un Cornish piper, Rob Strike, a mené le défilé de l'Hôtel de ville jusqu'au terrain du Cricket Club de Wadebridge. Jerry Cawley, célèbre vétéran qui en son temps était venu se mesurer à nos lutteurs bretons, ouvre le tournoi en rappelant que cette année nous fêtions les 80 ans des rencontres initiées, le 9 août 1928 à Quimperlé, par Charles Cotonnec, premier président de la FALSAB, rénovateur du gouren et Tregoning Hooper son homologue de Cornouailles.
Sur la pelouse du terrain de cricket, les lutteurs costamoricains n'ont pas su briller face à des lutteurs corniques massifs et surprenants.
Malheureusement hospitalisé pour un soudain problème de santé, Serge Falézan, à l'initiative de ce challenge depuis six années, n'a pu encadrer l'équipe des cinq gourenerien et d'un joueur de jeux bretons. Aurélie Epron, accompagnant le groupe comme à chaque édition, assisté de Jean-François Hubert, président de la Fédération de gouren en vacances en famille en Cornouailles, se sont attelés à l'arbitrage dans les deux styles au côté de Less en gouren ; et de Peter French et Less en style cornique.
Les combats ont vu s'opposer chez les filles Flavie Colin une habituée du challenge - surnommée Self-raising Outre-Manche - et Laurie Brewer qui, pourtant novice en la matière, a mis en difficulté Flavie dans les deux styles et l'a chaque fois emporté par un simple avantage, sur diviz en gouren et en un « pins » en cornish wrestling.
Franck Léon affrontait Ed Broom. Franck dit Hawkeys, en petite forme et certainement déstabilisé par la différence de poids (plus de 20 kilos) s'est incliné sur kostin en gouren, se blessant sur le tombé. Faute d'adversaire en raison du forfait de Jonathan French, Colas Carité ou Coca-Cola a donc succédé à Franck en lutte cornique pour relever le défi contre Ed. Colas a, malgré la défaite par « two pins », marqué les esprits de nos amis en proposant de beaux gestes techniques et en montrant une motivation certaine à défendre l'honneur de l'équipe bretonne en difficulté.
C'est Mériadag Bertin, Dickhead, qui a déployé son savoir faire aussi bien en gouren, vainqueur par lamm, qu'en cornish wrestling face à l'athlétique Gareth Beale.
Ashley Cawley, présent à chaque challenge se déroulant sur ses terres, a confirmé sa maîtrise dans les deux styles en assénant un lamm à notre Paimpolais, Christophe Gérard ou le Sweb, et « two pins » en lutte cornique.
Des démonstrations de jeunes lutteuses et lutteurs de Cornouailles ont rythmé les intermèdes du tournoi qui s'est aussi conclu par un tir à la corde ou tug-of-war entre les deux équipes. L'équipe costarmoricaine s'est donc inclinée 16 points à 7 et ne mènent plus désormais que quatre victoires à deux après six éditions du Challenge.
Après le tournoi, le repas organisé en l'honneur de tous les protagonistes, au Pub de la famille French, fut l'occasion d'initier une nouvelle fois les palais aux saveurs locales dans une ambiance de convivialité et de chahut entre les deux délégations.
Lundi, avant de regagner Plymouth pour la traversée du Channel, la journée fut mise à profit pour flâner dans les rues de Truro, « capitale » de la Cornouailles, en attendant que Serge soit autorisé à quitter l'hôpital. Souhaitons-lui un prompt rétablissement...
Au-delà des résultats sportifs et des problèmes qui subsistent, il faut insister sur le fait qu'aux balbutiements des premières éditions ont fait place une organisation mieux structurée, une envie et une volonté certaines des Corniques de redonner des couleurs à leur style même s'ils leur restent encore à progresser techniquement et à sécuriser les combats.
Nous remercions chaleureusement nos amis corniques pour leur accueil. Il se fait déjà tard de les retrouver sur une prairie bretonne l'été prochain, à moins qu'ils nous honorent aussi de leur présence à d'autres occasions fédérales.
Pour l'Equipe des Côtes d'Armor,
Aurélie EPRON