Le gouren, sport breton par excellence, s'exporte bien
En effet, depuis décembre 2006 des lutteurs de Cantabrie se forment à ce sport dont une variante la « lucha celta » avait cessé de se transmettre vers la fin des années du franquisme. La Cantabrie est une région autonome espagnole comprise entre le Pays basque et les Asturies.
Un premier stage de découverte avait eu lieu entre St Brieuc et Bégard pour 11 espagnols lors de ce premier contact. Ensuite, 6 bretons (4 Costarmoricains et 2 Finistériens) se sont rendus en Cantabrie en février 2007 et sont intervenus auprès des scolaires et des clubs de sport de combat pour les initier. Cet été au tournoi de gouren de la St Loup à Guingamp 5 espagnols sont venus affronter nos lutteurs bretons.
Soucieux de progresser et de se former les Espagnols nous ont invités une nouvelle fois. Une délégation costarmoricaine à 100 % cette fois-ci avec 3 Briochins (Mériadec Bertin, Pénélope Prual et le président Joël Mahé), 1 Dinanais (Gwenaël Flaux de Pleslin-Trigavou) et 1 Paimpolais (Jean-François Millet). L'objectif de cet échange était de continuer à les former en gouren (techniques, variantes, parades et contres des prises de base) et de les faire passer le diplôme d'initiateur de gouren.
Ce stage diplômant fût probant puisque 6 candidats de Cantabrie l'ont décroché à la suite de la matinée d'examen du samedi 29 décembre 2007 à Cartes. Trois d'entre eux obtiennent le diplôme initiateur de premier niveau (José Sañudo, le doyen de 56 ans, Manuel Achutegui et Jesus Cuevas) et trois autres ont même réussi celui de second niveau (Guillermo Massee, Alberto Fernandez et Luis Cueto).
SE A SALIDO BIEN PARA TODOS !
Il y avait en plus Gabriel Achutegui, le frère de Manuel qui suivait la formation, mais agé de 15 ans et de toute façon plâtré, il n'a pu passer l'examen. A noter toutefois il a insisté pour passer la partie écrite et a obtenu la meilleure note (9,5/10 ). Il y avait également parmi nous Florian Cabos, un jeune basque de Bayonne de formation lutte libre qui découvrait le gouren et qui s'y est très rapidement adapté.
Nous avons fait quand même un peu de tourisme, notamment ici à Santillana (en compagnie de Florian et de son père Bernard - président du comité national de lutte Kourach).
Le séjour s'est terminé par une rencontre sportive amicale au cours d'une journée dédiée à la jeunesse cantabre. Pour l'occasion, une équipe d'Asturies était venue en voisin (Miguel Gómez en moins de 74 Kg, Eduardo Fonseca et Santiago González en moins de 81 Kg, Andrés González (+ 90 kg) et Olaya Fernández en féminine). De formation judoka, ils ont eu plus de mal à s'adapter au Baltu (Back-Hold local), mais surtout aux règles du gouren.
Cette succession d'échanges a contribué également à sentir la nécessité de créer une fédération de lutte traditionnelle en Cantabrie et en Asturies (Fédération des Jeux Traditionnels Cant-Astur). D'ailleurs, , ce qui leur permettra par la suite de s'affilier à la FILC (Fédération Internationale de Luttes Celtiques) ; vœu le plus cher de Rodolphe Do Alto pour 2008 !
Par Jean-François Millet