Des luttes traditionnelles au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO
Après les luttes Naadam (Mongolie) et Pehlivan (Turquie) en 2010, les luttes Chidaoba et Ssirum ont été acceptées lors de la 13ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tient actuellement à Port Louis, Ile Maurice (26/11 au 01/12 2018). Le 25, un colloque avait réuni de nombreuses ONG partenaires du Forum mondial auquel fait partie l'AEJeST. Pour l'histoire (la grande) la Corée du Nord et celle du Sud ont présenté chacune un dossier pour défendre une pratique culturelle commune, ce qui est un geste supplémentaire pour le rapprochement des deux pays, après 65 années de partition.
Ssirum: [https://ich.unesco.org/fr/RL/la-lutte-coreenne-traditionnelle-ssirum-ssireum-01533?RL=01533->https://ich.unesco.org/fr/RL/la-lutte-coreenne-traditionnelle-ssirum-ssireum-01533?RL=01533]
Chidaoba: [https://ich.unesco.org/fr/RL/le-chidaoba-lutte-en-georgie-01371?RL=01371->https://ich.unesco.org/fr/RL/le-chidaoba-lutte-en-georgie-01371?RL=01371]
Pour avoir participé à plusieurs de ces sessions, et même si ce n'est pas un instrument absolument décisif, nous pouvons dire que ces reconnaissances de la communauté internationale vont dans le sens d'une pérennisation des diversités culturelles.
{Guy Jaouen}
Et le Gouren ?
La Fédération de Gouren, en partenariat avec la Confédération FALSAB, a initié en 2009 la mise en place d'un dossier pour la reconnaissance par l’UNESCO du gouren et des jeux et sports traditionnels bretons au titre des « meilleures pratiques de sauvegarde ». FDG et FALSAB ont beaucoup progressé depuis le début, mobilisant les collectivités locales et territoriales, rédigeant un inventaire quasi complet des pratiques ludiques et sportives traditionnelles en Bretagne, complétant un dossier circonstancié et argumenté, réalisant enfin un film documentaire convaincant. L’avant-dernière marche fut franchie il y a deux ans par la remise au Ministère de la Culture d’un texte amendé et cohérent, qui fut déclaré éligible. Ne reste que la dernière marche à franchir : la présentation du dossier par l’État français aux instances de l’UNESCO.
Il importe de savoir que, devant un afflux relativement important de dossiers, l’UNESCO accorde désormais sa préférence à ceux qui sont présentés par plusieurs États conjointement. Le Ministère français de la Culture, qui nous a d’ores et déjà accordé le logo « Patrimoine Culturel Immatériel en France » est prêt à soutenir un dossier commun franco-italien où les jeux et sports traditionnels bretons figureront en bonne place.
{Erwan Evenou}